La
cote de la Seine ne s’élevait qu’à 1,96 m (sur l’échelle d’Austerlitz,
point de référence pour les hauteurs d’eau en Île-de-France), largement
en dessous du seuil d’alerte de 3,20 m à partir duquel les voies sur
berge commencent à être fermées et très loin des 8,62 m, mesurés à Paris
lors de la crue historique de janvier 1910 ! Des employés municipaux et
des ouvriers d’une entreprise privée ont pourtant monté un mur anticrue
sur la bretelle d’accès à la voie sur berge du quai d’Orsay, au pied de
l’Assemblée nationale dans le 7ème arrondissement.
Il s’agissait
pour la mairie de Paris de tester la mise en place d’un des « barrages
en kit », dont l’installation est programmée le long du fleuve en cas de
crue géante. "Dans le cadre du plan de prévention des risques
d’inondation (PPRI), nous avons identifié pas moins de 80 brèches par où
l’eau pourrait se répandre dans les rues", rappelle Bénédicte Perennes, chef de mission à la coordination technique des services de la voirie. "Depuis 2006, ces 80 sites sont tous équipés de dispositifs qui permettent l’installation rapide de digues provisoires."
Des socles en béton, avec des trous préformés pour poser les murs
anticrue, ont été construits sur quasiment toutes les entrées à la voie
express rive gauche et à la voie Georges-Pompidou. En cas de montée des
eaux, les agents des services techniques n’auront plus qu’à enlever le
bitume recouvrant ces socles avant d’y poser des poteaux, puis de monter
le mur à la façon d’un jeu de construction. Le 21 novembre, ces travaux
sur le site test du quai d’Orsay ont été bouclés en moins de deux
heures. Il faudrait évidemment beaucoup plus de temps pour équiper les
80 brèches identifiées dans la capitale. "La chance, si l’on peut
dire, du Bassin parisien, c’est qu’il est touché par des crues dites
lentes. Quand les cotes d’alerte sont dépassées en amont, nous avons
trois jours pour anticiper l’arrivée de la crue à Paris", rassure Éric Defretin, chef du pôle de gestion de crise à la mairie de Paris.
Le Parisien – 22-11-2011